Coucouu !
Comme c'est un peu mort, je viens mettre içi une rédac' portant sur la pièce de théâtre le Cid.
Il fallait faire un dialogue entre deux personnage à propos de la tirade du Cid sur la bataille contre les Mores.
Donc la voici, bonne lecture !
La scène se passe sur une place, devant une salle de théâtre. Une femme en sort, elle est habillée dans le style romantique. C'est Elle. Un jeune homme la précède, style assez décontracté : jean, chemise, Nike. C'est Lui. Il mâche du chewing-gum.
Lui, seul : Ouah, c'est la première et dernière fois que je met mes Nike dans une salle de théâtre ! J'ai failli m'endormir.
Elle, l'interpellant : Comment, qu'ouïs-je ? Vous n'aimez point l'art dramatique ?
Lui : Quoi, qu'est-ce que tu racontes, toi ?
Elle ne répond pas. Ils se jaugent mutuellement du regard.
Et puis, c'est quoi cet accoutrement de bal masqué, la ?
Elle : Sachez, jeune insolent, que vous vous adressez à une Dame de la cour du Roi. Mais nous nous égarons du sujet.
un temps
Pourquoi n'aimez vous point le théâtre ?
Lui : Pourquoi je te répondrais ? Je t'en pose, moi, des questions ?
Elle, à part : Je ne comprends pas très bien le sens de cette remarque.
s'adressant à Lui
Mais revenons au sujet du théâtre. Je voudrais que nous parlions. D'ailleurs, l'auteur est l'un de mes plus proches amis, et ce n'est pas la première fois que j'assiste à une représentation du Cid de Pierre.
Lui : Ah ouai ? Moi je pourrais pas. C'est trop chiant, votre truc, là ! J'y crois pas un instant. Tiens par exemple, quand l'autre, heu, le Cidre, ou je sais pas quoi...
Elle : Le Cid.
Lui : Oui, voila. Eh bien, le seul passage que j'ai à peu près compris, c'est quand il revient de sa bataille avec les morts. Mais c'est impossible, ce qu'il raconte, comment il peut se battre avec des gens pas vivants ? C'est pas logique.
Elle : En effet, vous n'avez pas tout bien cerné. Les Mores, M.O.R.E.S., sont un peuple de l'Est. Enfin, je le suppose, mes connaissances en géographie étant assez limités. Je poserais la question à Pierre.
un temps
Reprenons sur le récit de la bataille. Personellement, il me semble que les paroles de Don Rodrigue montrent assez bien sa détermination, puisqu'il sait que s'il meurt, il ne reverra pas son amante, la belle Chimène.
Lui : Mouais... Moi, les histoires de coeur, de toute façon... c'est pas trop mon truc. Je préfère quand même les combats plutôt que vos petits machins à l'eau de rose. C'est plus divertissant, non ?
Elle : Cela se discute. Mais une bataille peut être provoqué par une histoire d'amour, comme ça l'est dans le cas qui nous intéresse.
Lui : Mais non, c'est n'importe quoi ! Le mec, la, pourquoi il irait se battre pour une femme, hein ? On se bat pour la gloire, ou pour la thune, mais pas par amour ! C'est pas sensé. Et franchement, sur ce coup la, j'ai raison ou j'ai pas tort ?
Elle : Ah la la, vous ne comprenez point ce qu'est le romantisme ? Don Rodrigue, allant affronter mille et un danger pour pouvoir reconquérir la belle Chimène... ça, c'est beau ! Et si ceci n'est pas de la beauté, alors qu'est-ce que la beauté ?
Lui semble réfléchir. Il ouvre la bouche, pour prendre la parole, mais se ravise et la referme.
Vous ne dîtes rien ? Avouez donc que j'ai raison, dans ce cas.
Lui : Et bien... vous avez raison. Mais un peut tort aussi. Tout ce qu'il fait, tout ce qu'il raconte dans cette bataille, votre Cid. Bah c'est que de la gueule. Et puis, si j'ai compris, c'est assez lâche, leur technique ! Se cacher et attaquer par derrière, moi aussi je pourrais le faire ! En fait... je le trouve plus si héroïque que ça, lui. N'importe qui ayant quelques neurones aurait pu le faire.
Elle : Enfin. J'ai l'impression que cette discussion n'ira pas plus loin. Vous êtes aussi borné que moi, sinon plus. J'espère vous revoir içi, nous pourrions reparler de théâtre, je suis sûre que vous y prendrez goût.
Lui : Ouai, et ben, pas moi. Allez, salut.
Lui sort, côtè cour, tandis que Elle soupire, puis sort à son tour, côtè jardin.
Commentaire du prof : Excellent. On voit les personnages comme si ils étaient sous nos yeux.